Sting 3.0

Jul
4
2025
Albi, FR
Albi Pause Guitare

ALBI. Pause Guitare : marée humaine pour Sting...


Sorties. À Albi, la soirée du 4 juillet a réuni toutes les générations, aimantées par la venue de Sting. Mais bien avant que la légende n'entre en scène, l'énergie n'a cessé de monter, entre découvertes vibrantes et émotions partagées.


Dès l'ouverture des portes, les premiers fans s'agglutinent contre la barrière. Il est à peine 18h30, le soleil est encore haut, mais rien n'entame la patience de celles et ceux venus chercher leur place de choix. Sur le site de Pratgraussals, l'excitation monte. Le cœur de la soirée? La venue de Sting.


C'est une Londonienne de 25 ans, Matilda Mann, qui ouvre le bal. Révélation en devenir, elle promène sa voix singulière entre folk mélancolique, indie rock et pop ultra-efficace. Tout dans sa présence scénique respire la justesse, l'humour et une retenue qui touche : "This is my first time in Toulouse". "Albi, Albi, Albiiiiii" s'époumone le public. Sur Say It Back, elle se lance et lâche : "Favorite show ever." Le moment le plus intime? Girls, dédiée à ses amies d'enfance. Une chanson comme une lettre ouverte, suspendue entre nostalgie et reconnaissance. 


La scène se transforme ensuite pour Lucky Love, étoile montante au parcours déjà marquant. Look flamboyant, énergie à revendre, humour à vif et émotion à fleur de peau. Depuis la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, il était attendu. Il répond présent avec un concert incandescent, mêlant rock, tendresse et engagement. Sur scène, il donne tout. Il chante l'amour, la liberté et appelle le public à lutter contre le patriarcat. Il rappelle avec ferveur que "nous devons œuvrer pour un monde en paix", avant de disparaître sous une ovation.


Sting, basse en bandoulière, silhouette droite, sourire intact. 73 ans, et pas une ride dans la voix ni dans l'allure. Le mythe est bien vivant, et il attaque fort : Message in a Bottle. Frappes sèches, intro reconnaissable entre mille. “Tac-tac-tac-tac”, ça démarre sec, ça prend aux tripes. Dans la foule, beaucoup de quadras, quinquas, parfois leurs enfants. Tout le monde connaît. Tout le monde chante. "Sting, c'est toute notre vie" souffle Éric, festivalier fidèle, les yeux brillants. Et ce soir-là, cette vie collective reprend forme. Les titres de The Police s'enchaînent, réarrangés avec élégance, portés par des musiciens à la précision redoutable. Le son est limpide, la ferveur intacte. L'artiste ne surjoue rien. Il déroule avec une classe qui n'appartient qu'à lui, entre tubes universels, messages humanistes et groove pop-rock qui ne lâche jamais prise.


Il y a chez lui une joie calme, une évidence scénique. Celle des grands, qui n'ont plus rien à prouver, mais continuent à tout donner. Le public le sait. Il danse, il chante, il applaudit, avec cette gratitude particulière qu'on réserve aux artistes qui ont traversé les âges avec nous.


Pour clore cette grande soirée, Kimberose qui s'installe. Voix puissante, présence lumineuse, elle navigue entre jazz, soul et pop, portée par un héritage franco-britannico-ghanéen. Elle déroule les titres de son dernier album Roses, avec douceur et intensité, ponctuant la nuit d'un souffle sensuel et vibrant. Le public se laisse porter jusqu'aux dernières notes, les yeux encore pleins d'étoiles.


Un 4 juillet à marquer d'une pierre blanche. Albi a vibré. Pause Guitare a tenu ses promesses.


(c) Le Tarn Libre by Sylvie LECOULES

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